Le loir, ce squatteur nocturne que vous repérez… aux toilettes
On parle souvent des rats, des souris, des mulots. Mais dans certaines maisons, surtout proches des jardins, vergers ou zones boisées, l’invité surprise, c’est le loir. Un rongeur discret, plutôt mignon sur les photos, nettement moins sympa quand il transforme vos combles en aire de jeux nocturne. Et comme souvent avec les nuisibles, le premier indice de sa présence ne vient pas de son visage… mais de ce qu’il laisse derrière lui : ses excréments.
Dans cet article, on va voir ensemble comment reconnaître les excréments de loir, les distinguer de ceux d’autres rongeurs, et surtout comment éliminer ce casse-pieds de vos pièces de vie (ou de vos combles), sans transformer votre maison en champ de bataille chimique.
Loir, lérot, souris, rat : qui fait quoi dans vos combles ?
Avant de parler crottes, parlons du propriétaire. Le loir gris (Glis glis), c’est ce petit rongeur proche du lérot, avec une queue touffue, de grands yeux noirs, et une fâcheuse tendance à transformer les isolations en confettis. Il adore :
Il grimpe très bien, passe par les tuiles, les fissures, les câbles, les gouttières. Vous ne le verrez presque jamais en journée. Par contre, la nuit, il:
L’erreur classique, c’est de le confondre avec un rat ou une souris. Or, une mauvaise identification mène à un mauvais traitement. Le loir ne réagit pas exactement comme un rat ou une souris face aux appâts, et sa biologie (hibernation, reproduction, habitudes) impose une stratégie un peu différente.
À quoi ressemblent les excréments de loir ?
Si vous êtes tombé sur de petites crottes noires dans vos combles, passons en revue les caractéristiques typiques du loir.
Forme :
Taille :
Couleur :
Texture :
Odeur :
On retrouve souvent les crottes de loir :
Faire la différence : loir, souris, rat, chauve-souris
Parce qu’une crotte n’est pas qu’une crotte, voici un comparatif rapide pour éviter les erreurs de diagnostic.
Excréments de souris :
Excréments de rat :
Excréments de chauve-souris :
Excréments de loir :
En intervention, j’ai déjà vu des greniers où cohabitaient loirs et souris. Résultat : un véritable “buffet de comparaison” au sol. Dans ce genre de cas, seule une observation attentive de la taille, de la forme, et des bruits nocturnes m’a permis de distinguer qui faisait quoi. Et pour être honnête, parfois on complète avec une caméra infrarouge pour en avoir le cœur net.
Autres signes qui confirment la présence de loirs
Les excréments, c’est un indice. Mais pour passer du doute à la certitude, mieux vaut croiser plusieurs éléments.
Bruits nocturnes caractéristiques
Dégâts matériels
Nids
Traces et odeurs
Si vous avez des voisins qui se plaignent de “bruits dans le toit” ou de fruits grignotés dans le jardin, et que votre maison est entourée d’arbres, la probabilité de loirs grimpe d’un cran.
Les risques liés aux excréments de loir
Même s’ils sont moins “célèbres” que les rats côté maladies, les loirs ne sont pas totalement inoffensifs.
Risques sanitaires
Risques matériels
On sous-estime souvent le coût à long terme d’une colonie de loirs qui s’installe tranquillement dans un toit. Quand on arrive parfois après 2 ou 3 ans d’occupation, le chantier ressemble plus à une rénovation de combles qu’à une simple désinfestation.
Comment nettoyer en sécurité les excréments de loir
Avant même de parler élimination des loirs, un point essentiel : ne manipulez pas les crottes à mains nues et évitez de les balayer à sec comme de la poussière.
Précautions de base
Méthode de nettoyage
Pour les grands volumes d’excréments dans les isolants, n’essayez pas de tout faire vous-même si vous n’êtes pas équipé. Il arrive régulièrement que l’on doive déposer l’isolant, l’évacuer en déchetterie spécialisée, puis désinfecter et ré-isoler proprement.
Limiter, piéger, éradiquer : quelle stratégie contre le loir ?
Vous avez identifié le coupable, confirmé la présence, évalué les dégâts. Reste à répondre à la question : qu’est-ce qu’on fait de ces charmants squatteurs ?
Étanchéité : la base de la lutte contre le loir
Un loir ne traverse pas les murs par magie. Il profite d’ouvertures :
Actions prioritaires :
Important : on ne ferme pas tout tant que les animaux sont encore à l’intérieur. Sinon, vous obtenez… des loirs enfermés chez vous, qui vont chercher de nouvelles sorties, parfois vers les pièces d’habitation.
Pièges mécaniques : une méthode ciblée
Pour le loir, on privilégie les dispositifs mécaniques plutôt que l’empoisonnement massif.
Types de pièges :
Appâts efficaces :
Placez les pièges le long des parois des combles, près des traces de passage et des crottes. Manipulez-les avec des gants : le loir a un excellent odorat, et l’odeur humaine fraîchement déposée peut le rendre méfiant.
Rodenticides : à manier avec une extrême prudence
L’usage de poisons anticoagulants dans les toitures habitées pose plusieurs problèmes :
Dans la plupart des situations domestiques, la combinaison étanchéité + pièges mécaniques + dératisation professionnelle ciblée donne de bien meilleurs résultats, sans transformer votre maison en zone contaminée.
Quand faire appel à un professionnel ?
Il y a des situations où la débrouille personnelle atteint vite ses limites :
Un professionnel de la dératisation habitué aux loirs va :
Sur le terrain, je vois souvent des combles où les habitants ont multiplié petites actions isolées : un piège ici, un rebouchage là, un peu de poison acheté en grande surface. Résultat : les loirs s’habituent, contournent, reviennent par ailleurs. Une approche globale, structurée, coûte parfois moins cher que 3 ans de bricolage inefficace.
Prévenir le retour des loirs : les bonnes habitudes
Une fois les loirs évacués, le vrai enjeu, c’est d’éviter la saison 2.
Entretien de la maison et du jardin
Surveillance régulière
Petites attentions qui changent tout
Les loirs sont des opportunistes. Si l’accès est difficile et qu’aucune ressource intéressante ne les attend, ils préféreront le chêne du voisin ou le grenier d’à côté. À vous de faire en sorte que votre maison ne soit pas “l’option la plus confortable du quartier”.
Et si, malgré tout, vous entendez encore du bruit là-haut…
Les excréments de loir sont souvent la première alerte, mais aussi un bon indicateur pour suivre l’évolution de la situation. S’ils diminuent au fil des semaines après vos actions, c’est bon signe. S’ils se multiplient, c’est que la colonie prospère.
Face aux loirs, l’idée n’est pas de partir en croisade contre toute forme de vie sauvage, mais de remettre un peu d’ordre : eux dehors, vous dedans. Si vous avez un doute, des combles difficiles d’accès ou la sensation que la situation vous échappe, faire appel à un spécialiste permet d’éviter que quelques crottes discrètes se transforment en chantier de rénovation complet.
En attendant, la prochaine fois que vous monterez dans vos combles, un conseil : regardez le sol avant de regarder la charpente. Ce que vous y verrez vous en dira souvent bien plus que le plus bruyant des grattements nocturnes.
